Les Poète Arménien en Chansons
Le
Poète Arménien Yeghishé Tcharents est
né à Kars, ville provinciale d’Arménie
sous l’autorité de la Russie Impériale.
En 1915, auteur déjà publié de poèmes,
il rejoint un bataillon de volontaires arméniens pour
combattre les Turcs et lutter pour la libération de
son peuple. Il devient le témoin des calamités
de la première guerre mondiale et du génocide
de ses compatriotes par le pouvoir ottoman. Il donne corps
à l’amertume de ses impressions dans le poème
«Légende Dantesque», qui le rend célèbre
à dix-neuf ans.
Fasciné par la révolution d’Octobre, il
prend part, aux côtés de l’Armée
Rouge, à la guerre civile en Russie et en Arménie.
Tcharents devient, avec Maïakovsky, le poète de
la révolution russe. Staline, dit-on, était
l’un de ses admirateurs.
En 1922, après l’instauration du régime
soviétique en Arménie, Tcharents retourne à
Moscou pour entreprendre des études supérieures.
Familier des poètes de l’avant-garde russe, il
découvre la littérature mondiale et ses nouvelles
orientations. Il traduit, entre autres, Poe, Whitman, Pouchkine,
Goethe et Baudelaire. Il passe les années 1925 et 1926
en France, en Allemagne et en Italie, où il s’imprègne
des mouvements artistiques des années 20. A partir
de 1926, il est considéré comme le poète
le plus célèbre de la littérature arménienne.
Sa poésie est une expérimentation constante
sur le plan de la langue, de la forme de l’expression,
de la versification et du genre.
En 1934 paraît le «Livre de la voie» dont
l’un des poèmes, «Le Message» compose
l’acrostiche: “Peuple arménien, ton seul
salut se situe dans ta force collective». Le livre est
censuré, et Tcharents sévèrement critiqué
pour son nationalisme. Les oeuvres qu’il écrit
par la suite n’ont pas été publiées
de son vivant. Arrêté en 1937, il meurt la même
année, dans des circonstances mystérieuses,
dans une cellule de KGB. Ses manuscrits sont restés
enterrés jusqu’à la mort de Staline, en
1955.
L’œuvre de Tcharents porte l’empreinte des
vicissitudes de sa vie intérieure, et ayant traversé
les mouvements littéraires les plus complexes de son
époque, elle est marquée par le symbolisme,
le romantisme révolutionnaire, le futurisme, le monumentalisme
réaliste, le néoclassicisme et l’existentialisme.
Tcharents a porté la littérature arménienne
au sommet de la pensée artistique du siècle.
Son talent exceptionnel occupe une place particulière
dans la littérature arménienne du XXème
siècle.
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