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1922
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THE WIND
The wind,
The autumn wind
Lashes its yellow stallions.
Somewhere now
It gathers its weighty soul
And in the autumnal agony
Draws its last breath from a gigantic maw.
The wind,
The autumn wind
Rumbles.
And giant heaps of dust chase each other
Like herds in panic.
The wind,
The autumn wind…
The city dark and gloomy.
Every passerby is a yellow delirium
Dreamed by the wind in the evening haze.
The endless streets,
Monotonous like the autumn rains,
The streets in rows,
The streets here, now,
The cruel streets, repugnant and evil,
They are so, so, so frightening now!
The wind,
The autumn wind
Is wandering lost.
And wounded by fear of death
It might destroy every barrier,
The wind,
The autumn wind ...
Rumbles,
Snorts,
Frenetically shakes the tarnished signboards,
Windows echo fearful and strident vibrations,
And the wind flies like an iron winged bird
Through dreadful and loathsome streets.
Swirling, lost in abandoned streets,
Full of awesome revenge and fury,
Like a giant panther tracking his foe,
Dust and bloodstained sand in its glances,
The wind, the autumn wind now assails
The boulevards helplessly crouched.
Oh, the sick and orphaned trees on the boulevard,
Like old women in rags,
Lacerate their yellow tresses
And shake their heads with grief!
The trees sick and old,
The trees crooked and dry,
The trees poor and stripped like beggars:
The wind strikes their decrepit heads
And shrieks the ill omen of death.
Never,
Never,
Never!
Oh, have mercy now
On these trees crucified on the desolate boulevards,
Oh, save them from the blows of the wind
That bring them mortal grief and death!
Oh, have mercy now!
Listen, listen, listen...
In this awful and cruel hour of agony,
It will return and invade your souls -
The wind,
The autumn wind.
1922
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LE VENT
Le vent,
Le vent d'automne,
Débande ses jaunes étalons.
Quelque part maintenant
Il les a réunis
Et il souffle dans l'agonie automnale
Son âme immense, d’une gueule colossale.
Le vent,
Le vent d'automne,
Gronde maintenant.
De grandes piles de poussière se chassent les unes
après les autres
Comme des troupeaux en panique.
Le vent,
Le vent d'automne...
La ville fade et sombre.
Chaque passant est un jaune délire maintenant,
Qui, dans la brume du soir, fut rêvé par le vent.
Les rues qui s’étirent,
Monotones comme des pluies d'automne,
Les rues qui sont là,
Les rues à présent,
Les rues affligeantes, sans charme, sans merci,
Sont tellement, tellement épouvantables!
Le vent,
Le vent d'automne,
S'est égaré quelque part.
Le vent effarouché d'une plaie mortelle,
Pourrait détruire toute barrière,
Le vent,
Le vent d'automne...
Renifle,
S'ébroue,
Ebranle, terrifiant les enseignes revêches,
Les fenêtres résonnent en vibrant d’effroi,
Et le vent s'envole - oiseau aux ailes d'acier -
Dans les rues redoutables et repoussantes...
Tourbillonnant, dans les rues dépeuplées,
Avec sa rancune et sa rancœur,
Comme une panthère géante à l'affût
de sa proie,
Avec de la poussière et du sable,
Le vent, le vent d'automne envahit, le voilà,
Les boulevards blottis, vulnérables.
Oh! les arbres des boulevards, orphelins, aliénés,
Vêtus de vieux haillons,
Lacèrent leurs tresses jaunes,
Et se lamentent en secouant leurs têtes.
Les arbres vieux et malades,
Les arbres tordus et desséchés,
Les arbres, comme des mendiants, pauvres et nus.
Le vent frappe leurs têtes décrépites,
Et rugit d’un cri de mauvais augure,
Jamais,
Jamais,
Jamais!
Oh! ayez pitié maintenant
De ces arbres crucifiés sur les boulevards désolés,
Oh! sauvez-les des rafales du vent,
Qui leur apporte le chagrin mortel et la mort.
Oh, ayez pitié maintenant!
Écoutez, écoutez, écoutez -
En cette terrible heure d'agonie,
Il va retourner pour envahir vos âmes -
Le vent,
Le vent d'automne
1922
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